Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), qui regroupent principalement la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, concernent plus de 300 000 personnes en France. Avec 8 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, ces pathologies touchent de plus en plus de patients jeunes, rendant la prévention des MICI indispensable. À l’occasion de la Journée mondiale dédiée à ces maladies, voyons les actions recommandées pour s’en protéger.

Le premier geste à adopter est l’arrêt du tabac, facteur de risque avéré dans l’apparition de la maladie de Crohn. Il produit une réaction très inflammatoire sur l’ensemble de l’organisme, dont le système digestif. Fumer fragilise ainsi les intestins, favorisant certaines affections chroniques et aggravant les symptômes une fois l’inflammation installée.

Riches en sucres raffinés et graisses saturées, les produits ultra-transformés contiennent également des additifs comme des colorants, émulsifiants, conservateurs chimiques, etc. Leur consommation fréquente peut fortement perturber l’équilibre intestinal et favoriser les inflammations chroniques. Limiter les sodas, snacks et plats préparés préserve ainsi la santé du microbiote. 

Adopter une alimentation variée permet de préserver l’intégrité de son système digestif et d’éviter les irritations. Parmi les éléments à privilégier on retrouve :

–          les produits frais, de saison, si possible issus de l’agriculture biologique ;

–          les aliments riches en fibres tels que les fruits, les légumineuses et les légumes ;

–          les sources d’oméga-3 : petits poissons gras, noix, graines, huile d’olive.

Enfin, il est recommandé de limiter la consommation d’alcool et de cuisiner ses repas à la maison pour mieux contrôler les ingrédients.

L’activité physique régulière prévient l’apparition de troubles intestinaux en maintenant un bon état de santé général et un poids stable. Bouger quotidiennement soulage par ailleurs certains symptômes liés aux MICI : action anti-inflammatoire, diminution de la sensation de fatigue, meilleure gestion du stress et de l’anxiété, etc.

L’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande un minimum de 150 minutes d’activité d’intensité modérée par semaine ou 75 minutes d’activité d’intensité soutenue. Nul besoin d’être un sportif de haut niveau, vous pouvez commencer par 30 minutes de marche 5 jours par semaine. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’associations locales pour voir les activités proposées autour de vous.

Les personnes souffrant de la maladie de Crohn ou de rectocolite hémorragique ont plus de difficultés à bien dormir que le reste de la population, avec parfois des conséquences handicapantes sur le quotidien. En agissant notamment sur le système immunitaire, le sommeil participe à prévenir certaines affections chroniques ou à mieux gérer leurs symptômes. Il est recommandé de dormir entre 8 heures et 9 heures par nuit et de rajouter, si vous en sentez le besoin, une sieste de 20 minutes en début d’après-midi.

En parallèle d’une bonne hygiène de vie, il est impératif de bénéficier d’une prise en charge médicale, que ce soit pour détecter une MICI le plus tôt possible ou pour suivre son évolution. Des consultations régulières auprès d’un généraliste et/ou d’un hépato-gastro-entérologue sont essentielles pour recevoir un traitement approprié à vos symptômes. Les médecins sont là pour vous aider à gérer les variations de l’inflammation et déceler une carence ou un signe de dénutrition pour les cas plus graves.

Les patients atteints de MICI sont davantage sujets à l’anxiété et au stress. Certaines personnes vont jusqu’à limiter leurs sorties par peur de ne pas pouvoir gérer leurs symptômes en dehors de leur foyer. Cela peut entrainer un isolement social et dégrade encore plus l’équilibre psychologique des malades. 

Pour lutter contre cette fragilité émotionnelle, il est important d’être accompagné par des proches ou des professionnels de santé comme des psychologues. Le maintien du lien affectif, l’activité physique, le contact avec la nature ou la méditation peuvent aider à mieux supporter cette lourde charge mentale et être plus épanoui au quotidien.

La recherche avance pour identifier toutes les causes des MICI et donc les meilleures manières de les prévenir. Certains facteurs environnementaux pourraient également favoriser ces maladies, comme l’exposition à la pollution (microparticules, métaux lourds, etc.).D’autres études se penchent sur l’impact potentiel des antibiotiques (surtout ceux pris pendant l’enfance) sur la perturbation du microbiote et la survenance de troubles intestinaux chroniques.  En attendant, adopter une bonne hygiène de vie reste la meilleure prévention pour prendre soin de sa santé digestive et améliorer le quotidien des patients.

Le saviez-vous ?
La Journée mondiale des MICI a lieu chaque année le 19 mai. Elle vise à sensibiliser le grand public aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin comme la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique, et à soutenir les personnes concernées.
Si vous ou l’un de vos proches êtes touché par une maladie inflammatoire de l’intestin, de nombreuses associations peuvent vous informer, vous écouter et vous accompagner dans votre parcours.

Sources :

Association Afa

Inserm

Snfge

Cet article a été rédigé par une bénévole du Fonds de dotation Action Solidarité Intergénération, dans le cadre de sa mission de sensibilisation à la santé et au bien-être des personnes fragilisées par l’âge, la maladie ou la précarité. Un grand merci à Laura Santotide pour son travail.