Lauréate du Prix ASI 2024, doté de 5 000 euros, l’association La Pause Brindille a été récompensée pour son engagement auprès des jeunes aidants. Depuis 2019, elle agit pour rompre l’isolement de ces enfants, adolescents ou jeunes adultes qui soutiennent un proche malade, en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Grâce à ce prix, La Pause Brindille pourra renforcer son action, notamment en consolidant sa ligne d’écoute nationale dédiée. Rencontre avec une structure essentielle qui redonne de la voix à une jeunesse souvent invisible.
Pouvez-vous nous présenter La Pause Brindille en quelques mots ?
La Pause Brindille est une association qui agit pour rompre l’isolement des jeunes aidants — ces jeunes qui soutiennent un proche malade, en situation de handicap ou en perte d’autonomie. Nous leur proposons des espaces d’écoute, de répit et de partage, en ligne et sur le terrain, pour qu’ils ne se sentent plus seuls face à ce qu’ils traversent.
On parle peu des jeunes aidants. Qui sont-ils et quels sont les principaux défis qu’ils rencontrent ?
Ce sont des jeunes entre 8 et 25 ans, souvent invisibles, qui assument des responsabilités importantes pour leur âge. Ils aident un parent, un frère, une sœur, un grand-parent au quotidien, tout en poursuivant leur scolarité. Ils se sentent souvent différents, incompris, et peinent à se reconnaître dans ce rôle d’aidant. Leur principal défi, c’est la solitude et le manque de reconnaissance.
Qu’est-ce qui vous a motivé à créer cette association ?
La Pause Brindille a été fondée en 2019 par Axelle Enderlé. Elle-même aidante de sa maman, maman de deux enfants, dont une petite fille en situation de handicap, elle a pris conscience de l’invisibilité des jeunes aidants et du besoin crucial d’un repérage précoce. Elle a voulu créer un espace pensé avec et pour ces jeunes, où ils pourraient enfin souffler, parler librement, et rencontrer d’autres qui vivent des choses similaires. En 2021, elle a ouvert une ligne d’écoute nationale gratuite, spécifiquement dédiée aux jeunes aidants.
Comment le prix ASI va-t-il vous aider dans vos actions ?
Ce prix de 5 000 € va directement contribuer au financement de notre ligne d’écoute, qui est un pilier de notre action. Il nous permettra de maintenir ce service gratuit, confidentiel et accessible à tous les jeunes aidants qui en ont besoin.
Pouvez-vous nous parler plus en détail d’une des actions que ce prix va soutenir ?
La ligne d’écoute, ce n’est pas juste un numéro. C’est une véritable bulle de respiration, tenue par des écoutants formés, dont certains sont eux-mêmes anciens jeunes aidants. Le pair à pair est au cœur de notre approche : il permet de créer une connexion immédiate, une reconnaissance sans avoir besoin de tout expliquer. Ce lien, souvent inédit pour ces jeunes, peut faire basculer leur parcours vers plus de confiance et d’ouverture.
Quelles sont les prochaines étapes de développement pour La Pause Brindille ?
Nous poursuivons notre essaimage à l’échelle nationale, en implantant des actions de proximité là où les besoins sont grands. En parallèle, nous développons une application digitale dédiée aux jeunes aidants, pour leur offrir un accompagnement accessible, discret et adapté à leurs codes : infos pratiques, témoignages, ressources, et accès facilité à notre ligne d’écoute.
Comment chacun peut-il agir pour soutenir les jeunes aidants ?
Le premier geste, c’est d’en parler. Ces jeunes existent partout, mais on ne les voit pas toujours. Ensuite, soutenir une association comme la nôtre — par un don, du mécénat, ou simplement en relayant nos messages — permet d’augmenter notre impact. Et dans la vie quotidienne, il suffit parfois d’un regard attentif ou d’une oreille bienveillante pour faire toute la différence.