Climat et santé : comment le réchauffement climatique favorise la propagation de la dengue

Le réchauffement climatique ne se limite pas à des hausses de température ou à des phénomènes météorologiques extrêmes ; il a également des répercussions directes sur notre santé. Un exemple frappant est la propagation de la dengue, une maladie tropicale transmise par les moustiques, qui gagne du terrain dans des régions auparavant épargnées.

Traditio­nnellement confinée aux zones tropicales, la dengue est désormais présente dans plus de 100 pays. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 390 millions de personnes sont infectées chaque année, dont 96 millions présentent des symptômes. Cette expansion géographique est en partie attribuée au réchauffement climatique, qui crée des conditions propices à la prolifération des moustiques vecteurs, notamment Aedes aegypti et Aedes albopictus.

L'impact du réchauffement climatique sur la propagation de la dengue

Une étude publiée en novembre 2024 dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences a révélé que près de 19 % des cas actuels de dengue dans le monde sont liés au réchauffement climatique. L'augmentation des températures et des précipitations favorise la reproduction des moustiques et étend leur aire de répartition. En France métropolitaine, le moustique-tigre (Aedes albopictus) est désormais implanté dans 71 départements, augmentant le risque de transmission de la dengue.

Les projections sont préoccupantes : d'ici 2050, plus de 257 millions de personnes supplémentaires pourraient vivre dans des zones où l'incidence de la dengue pourrait doubler. Cette tendance est exacerbée par l'urbanisation rapide, les voyages internationaux et la mondialisation, qui facilitent la dispersion des moustiques et des virus.

Initiatives innovantes pour freiner l'expansion de la dengue

Face à cette menace croissante, des solutions innovantes émergent, comme l’introduction de moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia. Naturellement présente chez certains insectes, cette bactérie bloque la transmission du virus de la dengue lors des piqûres.

Les résultats sont prometteurs : à Rio de Janeiro et Niterói, au Brésil, cette méthode a permis de réduire les cas de dengue de 90 %, même pendant des épidémies importantes, selon les données du World Mosquito Program. En complément, d’autres approches sont explorées, comme la gestion des eaux stagnantes – foyers de reproduction des moustiques – ou encore des moustiques génétiquement modifiés pour limiter leur population.

Ces initiatives, soutenues par des institutions comme l’Institut Pasteur, montrent qu’il est possible d’agir efficacement. Elles rappellent aussi l’importance de mobiliser la science, les politiques publiques et les citoyens pour relever les défis sanitaires liés au réchauffement climatique.

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Conclusion : Un enjeu global et environnemental

En fin de compte, la propagation de la dengue en raison du réchauffement climatique met en lumière un problème de santé environnementale de plus en plus pressant. Il est crucial de prendre des mesures globales et coordonnées pour limiter cette expansion et protéger les populations vulnérables. Mobiliser la science et les politiques publiques à travers des initiatives innovantes peut freiner l'impact de ce phénomène.