En France, environ 1 jeune sur 10, âgé de 18 à 24 ans, se considère comme aidant, selon la dernière étude de l’OCIRP (2024). Parmi eux, les responsabilités varient, mais l’engagement reste constant : soutenir un proche dépendant, que ce soit un parent, un frère, une sœur ou un grand-parent. Ces jeunes deviennent souvent des ressources indispensables pour leur famille, mais insuffisamment préparées : 27 % des familles aidées déclarent ne pas avoir les moyens de recourir à une aide professionnelle régulière. Ce rôle, à la fois essentiel et méconnu, mérite une attention attentive de la part de la société.
Qui sont les jeunes aidants ?
Les jeunes aidants se retrouvent souvent dans l’ombre, jonglant entre études, responsabilités familiales, et vie sociale. 40 % d’entre eux consacrent au moins 10 heures par semaine à cette aide, un investissement qui dépasse largement les capacités habituelles d’un jeune de leur âge.
Leur aide prend plusieurs formes :
- 67 % des jeunes aidants assistent leur proche dans des tâches domestiques (cuisine, ménage, courses).
- 44 % apportent un soutien moral quotidien.
- 35 % participent activement aux soins médicaux.
Les conséquences d’un rôle lourd à porter
Si ce rôle peut être valorisant, il a aussi des répercussions lourdes sur leur quotidien, leur bien-être et leur avenir :
- Un impact éducatif : Près de 30 % des jeunes aidants déclarent avoir des difficultés à suivre leur scolarité, notamment à cause de l’épuisement ou du manque de temps.
- Des conséquences professionnelles : Beaucoup se sentent freinés dans leurs ambitions. 48 % estiment que leur rôle d’aidant aura un impact sur leurs opportunités d’emploi futures.
- Une charge mentale importante : 65 % des jeunes aidants disent ressentir un stress permanent, et 37 % font face à des troubles du sommeil.
Des initiatives pour les accompagner
Face à ces constats, il est urgent de mieux reconnaître et accompagner ces jeunes aidants :
- Développer des structures d’accueil : Les jeunes ont besoin de moments de répit pour se recentrer sur eux-mêmes.
- Offrir un soutien scolaire et professionnel : Des programmes spécifiques pourraient aider ces jeunes à mieux concilier leur rôle d’aidant avec leurs études ou leur vie professionnelle.
- Créer des groupes de parole et des espaces d’écoute : Partager leurs expériences avec d’autres jeunes dans la même situation peut considérablement alléger leur charge mentale.
- Mobiliser les employeurs et les écoles : Des aménagements spécifiques, comme des horaires flexibles ou des congés aidants, pourraient être mis en place.
L’importance d’une mobilisation collective
Les jeunes aidants incarnent un soutien invisible mais essentiel dans notre société. Pourtant, ils ne devraient pas porter seuls le poids de leurs responsabilités. En les reconnaissant mieux et en mettant en place des dispositifs adaptés, nous pouvons leur offrir la possibilité de s’épanouir tout en continuant à jouer leur rôle auprès de leurs proches.
Les chiffres sont clairs : Il est temps d’agir pour eux.