Professionnel de santé tout au long de sa carrière, Francis Pinochet a toujours accordé une place essentielle à l’engagement bénévole. Aujourd’hui vice-président de l’ASI, il revient sur son parcours, les valeurs qui l’animent et les grandes orientations du Fonds de Dotation.

Parlez-nous de vous… Quel est votre parcours ?

Je m’appelle Francis Pinochet, j’ai 67 ans, je suis marié et père de trois enfants. J’ai exercé pendant 41 ans en tant que chirurgien-dentiste libéral dans un village du Tarn, après des études à Bordeaux. Mon choix d’installation à la campagne reflétait un attachement profond à mes racines méridionales, héraultaises.

Parallèlement à ma vie professionnelle, j’ai toujours été engagé bénévolement, notamment auprès d’associations accompagnant les personnes âgées dépendantes. J’y ai occupé des fonctions d’administrateur, de trésorier, puis de président. J’ai également été élu municipal pendant une quinzaine d’années et j’ai soutenu diverses structures tournées vers les publics précaires ou fragilisés.

Des formations sur l’évaluation des établissements médico-sociaux (ESMS) et sur la gestion associative m’ont permis de mieux comprendre les leviers d’une action efficace au service des autres. L’écoute, le service et le partage sont les fils conducteurs de mon engagement.

Quand et pourquoi avez-vous rejoint l’ASI ?

C’est en 2020 que je me suis inscrit sur le site Passerelles & Compétences. Je souhaitais mettre à profit mon expérience du monde associatif. J’ai alors été contacté par l’antenne bordelaise et ai rejoint le conseil d’administration de l’ASI en 2021.

Le projet m’a séduit par son ambition : celle d’un fonds de dotation jeune, ouvert, porté par une équipe aux profils variés et résolument tourné vers la philanthropie. Les premières années ont été consacrées à bâtir des fondations solides. Aujourd’hui, nous pouvons déployer une stratégie construite, articulée autour d’objectifs clairs. L’ASI est en passe de devenir un acteur reconnu du financement solidaire.

Parmi les projets soutenus par l’ASI, l’un vous a-t-il particulièrement marqué ?

La question de la santé me touche tout particulièrement, en tant qu’ancien soignant. Je défends une approche globale de la santé, qui prend en compte les déterminants environnementaux : alimentation, qualité de l’air, climat… autant de facteurs qui influencent directement notre bien-être physique, mental et social, selon la définition de l’OMS.

En ce sens, j’ai été très sensible au soutien apporté par l’ASI à l’association Dis Dame Donc, dans le cadre de sa campagne sur l’allaitement maternel et les perturbateurs endocriniens. Ces substances, omniprésentes dans notre quotidien, posent un réel enjeu de santé publique, notamment pour les plus vulnérables. Ce type d’action s’inscrit pleinement dans notre volonté de privilégier la prévention.

Pourquoi l’ASI a-t-elle choisi de soutenir les thématiques des aidants, de la santé environnementale et de l’enfance ?

Ces axes sont apparus de façon consensuelle au sein du conseil d’administration. Ils répondent à deux priorités fondamentales :

  • D’abord, renforcer la prévention. Il ne suffit plus d’intervenir en aval, il faut agir en amont, avant que les fragilités ne deviennent des situations irréversibles.
  • Ensuite, élargir notre champ d’action à des publics variés, en tenant compte des situations de vulnérabilité, qu’elles soient liées à l’âge, à la santé, ou à des moments de transition de vie.

C’est une manière de ne pas se limiter aux pathologies ou au handicap, mais de soutenir les parcours de vie dans toute leur complexité.

Quels sont les objectifs de l’ASI pour 2025 ?

Nous devons tirer un premier bilan de ces premières années d’activité. L’objectif est d’asseoir notre légitimité dans le domaine de la santé, de l’action sociale et de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS). Cela passera notamment par le renforcement de notre gouvernance, avec un comité scientifique élargi, et par la constitution d’un réseau solide.

Nous souhaitons également accompagner les associations que nous soutenons bien au-delà du seul financement, en leur proposant un appui stratégique, logistique, documentaire, voire en matière de communication ou de recherche de partenaires.

Enfin, si nous avons bénéficié jusqu’ici des moyens nécessaires pour démarrer notre action philanthropique, nous devons maintenant structurer notre stratégie de collecte de fonds, afin d’en assurer la pérennité. Cela passe par la reconnaissance d’intérêt général et par une dynamique d’ouverture aux donateurs.

Notre ambition est claire : affirmer notre spécificité, et inscrire l’ASI comme un acteur engagé d’une société plus solidaire et fraternelle.